2 Février 2014
Nous devons les Jours de Cilaos à la
Comme toutes les jeunes filles de bonne famille, Angèle apprend la broderie blanche et les jours pour marquer son trousseau.Autodidacte, elle se sert notamment des revues éditées par les fabricants de fils pour vendre leur production, ainsi que de la célèbre encyclopédie écrite par Thérèse de Dillmont.
Lorsqu'en 1900, elle arrive à Cilaos où son père est nommé médecin-résident de l'établissement thermal de Cilaos, elle crée son propre atelier de broderie où elle enseigne son art aux jeunes filles du cirque.
Là, dans un pavillon situé à l'arrière de la maison paternelle, elle affine ce qu'elle a appris dans les livres. En s'inspirant de la dentelle Ténériffe, elle se libère des fils de chaîne et de trame et étudie de nouveaux passages de fils. Cela lui permet d'inventer de nouvelles formes proches de la nature de Cilaos, de même que des fleurs imaginaires portant des noms de France, et de réaliser des motifs plus importants. Son atelier prend rapidement de l'ampleur et compte une vingtaine de brodeuses qualifiées en 1905. C'est ainsi que naissent les Jours de Cilaos
.
Angèle Mac Auliffe meurt prématurément en 1908, à l'âge de 31 ans, des suites d'une épidémie de rougeole.
Les Sœurs Cécile et Irénée poursuivent son œuvre.
La technique des jours se transmet de mères en filles, de voisines à voisines, mais évolue sans cesse. De nouveaux points sont inventés, les anciens modifiés, selon la fantaisie des artisanes. C'est une tâche de longue haleine qui demande beaucoup de savoir-faire et de patience, sachant que la confection d'une nappe réclame huit mois de travail et un drap six mois.
En 1953, l'institution religieuse Notre-Dame-des-Neiges de Cilaos crée un ouvroir dont la direction est confiée à Sœur Anastasie ( Marie - Hélène Técher ). Celle-ci s'évertue à former plus d'une centaine de jeunes filles, tandis que ses qualités professionnelles sont reconnues en 1983, quand elle obtient la médaille d'or au Concours du Meilleur Ouvrier de France dans la catégorie Jours Brodés de la classe Dentelles et Broderies.
Dans les années 1980, la vente des broderies se fait généralement au domicile des brodeuses ou le plus souvent sur le bord des rues. Aussi, devant le désintérêt des jeunes filles pour la technique des fils tirés et brodés, une association pour la promotion de la dentelle de Cilaos est créée en 1983 pour sauvegarder et développer ce patrimoine du Cirque.
L'année suivante, sous l'impulsion du maire Irénée Accot, est ouverte une Maison - Ecole de la Broderie qui enseigne la broderie d'art, avec option régionale « Jours de Cilaos » et permet, jusqu'en 1997, d'obtenir le CAP par unités capitalisables. L'association regroupe alors une cinquantaine de brodeuses et sa présidente n'est autre que Mlle Suzanne MAILLOT, assistante de Sœur Anasthasie à l'Ouvroir de Cilaos.
Les Jours de Cilaos connaissent un rayonnement international, du fait de l'augmentation du nombre de visiteurs métropolitains et étrangers dans le cirque, tandis que la qualité des brodeuses cilaosiennes est reconnue à l'échelon national, à travers le concours d' «Un des Meilleurs Ouvriers de France » auquel participent régulièrement les ouvrières du cirque. Plusieurs d'entre elles ont été primées.
Ont en effet obtenu :
la médaille d'or
Sœur Anastasie, Suzanne Maillot, Elisadie Técher et Jessie Clain
la médaille d'argent
Scholastie Figuin, Françoise Rivière et Odette Picard